Francine Zeyen

ARCHES GALLERY

Liège, novembre / décembre 2000

acrylique sur carton - 20 x29 cm

Même si ses premiers travaux ont été montrés dès 1985, alors qu’elle n’avait pas encore 20 ans, Francine Zeyen est une artiste discrète qui ne multiplie pas les exhibitions inutiles mais préfère attendre que son travail mûrisse lentement avant d’oser la lumière des cimaises. Ainsi faut-il remonter à l’hiver 96 pour trouver trace de sa dernière exposition personnelle à Liège. C’était dans la petite galerie de la Librairie Alphée, à l’occasion de la parution d’un livre qu’elle avait réalisé en commun avec l’écrivain Joseph Orban. Aujourd’hui, elle revient nous présenter ses travaux fin de siècle. Peintures où l’on retrouve la même image obsédante, obsessionnelle presque, celle d’un corps pur, idéal, que l’on voudrait inaltérable comme le marbre. Erotisme feutré, érotisme de soie sous lequel, pourtant, persiste l’angoisse du temps. Inséparables, Eros et Thanathos sont bien au-delà des noces d’or ou de diamant. 

Le travail de Francine Zeyen est toujours aussi méticuleux et précis. Au point de tromper l’oeil qui pourrait y voir de la photographie; aujourd’hui, l’artiste incruste ses oeuvres de matières diverses, papiers précieux, empreintes de feuilles qui viennent là comme une brume, comme des vagues de mer jetant un trouble sur l’éternelle beauté ou soulignant des fossiles de foetus morts avant d’avoir été; Matières plus fragiles que l’air qui écrivent la frêle vanité des vies. Une oeuvre qui ne se regarde pas comme narcisses au printemps, mais comme Vénus en hiver. 

Joseph Orban, le 29 octobre 2000