Ce n'est pas l'oeuvre d'une artiste ordinaire que vous trouverez en la galerie d'art la Marotte à Theux. Francine Zeyen s'investit à fond autant dans la prospection de la technique que dans une forme d'introspection personnelle. L'artiste liégeoise se livre littéralement "corps et âme" pour évoquer, avec un souci esthétique permanent, son propre vécu. Loin de développer une forme de narcissisme, elle se représente dans chaque oeuvre pour mieux raconter son histoire et pouvoir dire aujourd'hui : "J'existe".
Surprenant parce que teinté d'une charge émotionnelle évidente, l'oeuvre de Francine Zeyen nous confronte avec elle-même.
Sans pudeur aucune, elle nous emmène loin dans son histoire, aux rythmes des émotions, des difficultés de la vie...
Si le sujet bouleverse ou intrigue, l’artiste éblouit l'oeil par la parfaite représentation des êtres. Dessins au crayon et gouaches sont traités avec une maîtrise parfaite qui se rapproche de l'hyperréalisme. Les premières oeuvres de 1989 conjuguent constructions géométriques et portraits.
Apparaissent ensuite des oeuvres plus bouleversantes, baignées d'une esthétique sans faille. Plus récentes, les oeuvres sur papier Japon, sur feuilles de chanvre se font plus nuancées par la transparence des sujets évoqués.
Une étape qui témoigne assurément d'un mieux-être exprimé à l'aide d'une sensibilité à fleur de peau.
A suivre dans l'ordre chronologique, l'exposition de Francine Zeyen à la Marotte révèle une extraordinaire finesse technique partant d'une esthétique assez géométrique pour gagner en liberté et intégrer des matières aussi délicates que des feuilles d'arbre. Les thèmes qui s'y développent établissent aussi une continuité où se retrouvent larves, insectes, viscères, foetus et corps humain pris entre le désir de se montrer et celui de se dissimuler sous le voile des matières. On reste confondu par la maîtrise de l'artiste dans des techniques d'une finesse et d'une précision peu commune.